25 janvier 2011

The Master Musicians of Bukkake [Rock Psychédélique, Progressif, Expérimental, Tribal]

Pour inaugurer cette rubrique, laissez moi vous parler d'un groupe plus bizarre que les tronches de Courtney Love et des frères Bogdanov réunies, mais aussi excellent que du foie gras alsacien maison (ouais, celui de ma maman). J'ai nommé, The Master Musicians of Bukkake.

Avant tout, parlons de ce nom énigmatique. Les plus vicelards d'entre vous le savent, le terme "Bukkake" a une signification bien particulière, puisque celui-ci est utilisé dans le langage du cinéma pornographique pour désigner une éjaculation faciale. Pour être plus précis, parce que je pense qu'il est très important de développer ce point, le "Bukkake" (prononcer "Boukkaké") est un mot d'origine japonaise qui signifie simplement "Asperger". Le sens du mot a d'abord été détourné sur le sol nippon pour finalement atteindre la culture salace mondiale.


Donc, pour en revenir à nos moutons, Les Maîtres Musiciens de l'Éjaculation Faciale, originaires de Seattle et menés par deux membres de Earth, ont sorti trois albums. Le premier "Visible Sign of the Invisible Order", sorti en 2005, se trouve être un album de semi-improvisation plus qu'un album studio. Après 4 ans de touchage de nouille (ou autre), le groupe sort en 2009 son second album, "Totem One", premier opus d'une trilogie à venir, CD sur lequel je vais me concentrer, puis en 2010 sort la suite, intitulée logiquement "Totem Two".

Pour bien comprendre ces artistes fous, le mieux est d'écouter "Totem One", sans doute leur meilleure sortie à ce jour. La première impression donnée par la pochette de l'album est à des années lumières de la qualité du CD, puisque l'illustration de la couverture à l'air d'une icône religieuse dessinée par un métaleux texan faisant partie d'une secte hippie. Sans déconner, c'est archi-kitsch et vraiment de mauvais goût, au point d'être plus dénué d'intérêt artistique qu'une toile de Ben Vautier. (Nan je déconne !)

Tout est chamboulé lors de l'insertion du disque du disque dans le lecteur. Dés les premiers sons je m'interroge : "WTF !?", qu'est-ce que c'est que ce machin ? Les sons semblent venir d'un pays lointain, d'une tribu amérindienne en plein rituel sacrificiel. Forcément interloqué par ce truc, je patiente et attends la seconde piste. Et là j'me retrouve face à une sorte de dilemme : En fait, soit les types à l'origine de l'album étaient sous acide à l'enregistrement, soit ces gars ont pensé l'album pour mettre l'auditeur lui-même dans un état de défonce extrême. Ce LP est donc un putain de voyage dans un trip sous LSD, où chaque note fait office de psychotrope. Les guitares nébuleuses et la rythmique primaire prennent des sonorités hallucinantes voire hallucinatoires, et font de ce CD une vraie réussite tant on est loin, très loin de tout au moment de son écoute.



Je vais donc vous parler individuellement de chaque piste, mais il faut savoir tout de même que l'album est un ensemble, une fresque musicale globale, et que pour bien comprendre l'oeuvre dont il s'agit, l'idéal est de l'entendre en un seul bloc, d'une traite. Cependant, chaque piste à son âme propre, et si "Bardo Chikkhai" est un simple rite d'entrée, "A Mist of Illnesses" est la suite logique de la cérémonie, à savoir une danse tribale déstructurée et hypnotisante. "In The Light of the Sonaran" et sa guitare léthargique viennent conclure la première partie du disque, celle du passage initiatique dans l'univers du groupe.

Après avoir pu accéder à ce monde étrange, on poursuit donc le voyage avec une deuxième partie, plus civilisée, mais tout aussi déconcertante que la première. En traversant l'Inde psychédélique et ses vapeurs envoûtantes sur "People of the Drifting Houses", vous pourrez découvrir le Moyen-Orient et ses fumeurs de hash psychotiques récitant sans pauses leurs prières quasi-transcendantales sur "Schism Prism/Adamantios". Enfin, après avoir franchi les bois fantasmagoriques de la "Cascade Cathedral", vous atteindrez finalement la dernière étape de votre parcours, et chanterez en choeur le succès de ce pèlerinage ancestral à la gloire de dieu "Eaglewolf".


Je vous conseille donc sincèrement cet album, si vous aimez la folie douce et que vous avez toujours rêvé d'aventures dépassant les frontières de l'espace et du temps.

En ce qui me concerne, mon prochain but quant à ce groupe est de les voir en concert, puisque leurs prestations sont aussi dingues que chacune de leurs pistes. Imaginez deux batteries, deux guitares, une basse, un clavier et un chanteur... Sans comptez que les mecs débarquent toujours sur scène vêtus de grandes robes de magiciens, et de chapeaux hauts ornés d'un voile noir dissimulant leurs visages ; Excepté le chanteur, revêtant habituellement une tenue de Tengu (Démon traditionnel issue de la mythologie japonaise) ou le costume de "Jihad Joe", personnage inventé par le groupe parodiant les conflits américains au Proche et Moyen-Orient.



J'espère que cette première critique vous a plu et rendez-vous très bientôt pour une prochaine découverte sur This Music Don't Buzz.

Par Darius.

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