29 mars 2011

Petit voyage onirique avec les Cunninlynguists...

Avis aux amateurs de Hip Hop (mais pas que...), les Cunninlynguists ont sorti ce mois-ci leurs 5ème album. Intitulé "Oneirology", celui-ci fait bien évidemment référence au monde fantasmagorique des rêves, qui ne semble pas toujours rose...

Pour les ignares, les Cunninlynguists ne sont pas des machines spécialisées dans l’administration de plaisirs buccaux, mais bien un groupe de Hip Hop issue (une fois n’est pas coutume) de la terre du poulet frit, le Kentucky.

Le groupe est composé de deux rappeurs, Deacon the Villain et Natti (qui remplace Mr. SOS présent sur le second album), et d’un MC/beatmaker des plus talentueux, Kno. Celui-ci a assuré depuis leur premier album, "Will Rap For Food" en 2001, la quasi-intégralité des productions du groupe.

Ce groupe a sans aucun doute un style musical à part entière dans le Hip Hop US, proche de l’Abstract, du Trip Hop ou encore d’une certaine forme de Pop. On est donc bien loin des clichés "mon médaillon touche à mon penis" et autres âneries de gangsters défoncés au sirop codéiné.

Cet album est avant tout un album sombre, volontairement planant et mélancolique, dans la lignée de l’album solo "Death is Silent" de leur génial producteur, sorti en 2010. Entre les mélodies légères, les nappes de basses et les voix des refrains (samplées ou non), les tracks nous emmènent une à une dans un univers bien particulier, à l’image du morceau "Embers".


On parle de rêve dans cette album, mais on n’oublit pas la part de cauchemar, les textes des MCs étant tournés vers le coté obscure. Niveau flow, les rappeurs du Kentucky restent fidèles à leur style, lent, parfois à la limite du spoken word, en totale adéquation avec les productions.

On retrouve plusieurs featurings, notamment avec Tonedeff sur le morceau très reussi "Enemies With Benefit" ou encore avec la chanteuse Anna Wise (du groupe Sonnymoon), qui apporte à l’ambiance onirique de cette album par sa voix posée sur deux morceaux.

Cet album, sans être une révolution, est en tout cas une véritable évolution dans la carrière du groupe qui développe son style et continue à construire un univers original et poétique, en lien avec leur beatmaker.

Cependant l’enchainement de refrains chantés sur les morceaux aux sonorités Pop ou Trip Hop laissera inévitablement froids les ayatollahs du Hip Hop Hardcore, et les nostalgiques de leurs premiers albums se retrouveront surement moins dans cette ambiance.



Dans tous les cas, ils seront en concert à Paris le 6 Avril au Point Ephémère. J’espère pouvoir vous faire une review sur ce show qui s’annonce sacrément bon. (vous pourrez me retrouver sous le bar pour ceux qui viennent!)

Gros Haut à Darius et la clique This Music Don't Buzz et longue vie à cette merde !

Par Boubou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire